7.7.2011
ce matin, alors que j'aurai pu rester dormir, je dois me lever à 6h30 pour aller à la gare des bus afin de partir à 8h vers gijon
sur le chemin de la gare , je rencontre jacques 2 qui arrive vers 7h30 , dernière discussion puis au revoir
j'arrive assez tôt au bus pour pouvoir prendre un café avant d'embarquer
comme j'ai un changement à ponferrada , nous prenons la route que j'ai suivi à pied et je vois nombre de marcheurs suivre le chemin que j'ai prisil y a quelques jours
arrivé vers midi à ponferrada, j'ai le temps d'avaler un sandwich avec une bière avant le départ de mon 2ème bus
enfin à 16h nous arrivons à gijon
2 bus et 3 km à pied plus tard , j'arrive enfin au terminal d'embarquement vers 18h30 où je retrouve 2 autres marcheurs, l'un ayant suivi le camino del norte et l'autre le camino primitivo
le temps passe vite à discuter et nous embarquons enfin
pour 61 euros nous aurons un siège inclinable, pour faire la traversée
après le dîner pris à la cafétéria, nous attendons le coucher de soleil sur la mer puis allons essayer de dormir
nuit pas terrible mais ce qui compte c'est d'arriver
enfin à 12h c'est l'accostage à montoir et les retrouvailles avec françoise venue me chercher
maintenant il va falloir gérer le retour à la vie "normale" .....

6.7.2011 arca pedrouzo - santiago 18,42 km en 4h25
glycémie à 1,29
malgré la petite distance à parcourir aujourd'hui, tout le monde se lève encore tôt ce matin dès 5h30 et avec jacques nous décidons d'en faire autant
nous attendons 6h l'ouverture d'un bar pour prendre un café et manger un casse-croûte avant de partir et prenons la route au milieu de groupes que nous voyons pour la première fois alors que nous cherchons des têtes connues pour accomplir cette dernière étape
tous les 500m une borne décompte le kilométrage restant pour atteindre la cathédrale
après une photo devant une stèle indiquant santiago, nous approchons du monument au monte do gozo et il ne reste plus que 6 km à parcourir. comme cela va vite
au moment où je rentre dans santiago appel de alain : il est devant la cathédrale et m'attend . il a appris par sa femme qui suit le blog que nous étions dans la même ville hier soir
pendant que je cherche un hôtel pour mes dernières nuits , jacques retient une chambre pour deux nuits au gîte à l'entrée de la ville
pas de chance pour moi l'hôtel est plein aussi je continue en direction du centre ville pour rejoindre alain, la chambre attendra plus tard
enfin ça y est : la cathédrale est là
moment d'intense émotion que je partage avec alain et je verse quelques larmes de bonheur et d'émotion: ça fait du bien après ces 67 jours passés depuis le départ du puy en velay et la crainte de devoir rentrer plutôt que prévu à cause de ce genou qui continue à poser problème : c'est promis dès que je suis à nantes je vais voir un médecin
en attendant nous faisons les traditionnelles photos devant l'imposante basilique
même mon petit ongle,toujours noir, est de la partie : il aura résité aux 66 douches . pourvu qu'il résiste à la 67ème
nous partons à la recherche d'une chambre et arrivons au seminario menor (un ancien séminaire reconverti en albergue pour pélerins) où pour 17 euros nous avons chacun une chambre individuelle
de retour à la cathédrale nous retrouvons jacques et allons fêter au restaurant notre fin de parcours
je décide d'abréger mon séjour ici afin de retrouver françoise et je me renseigne sur la possibilité de rentrer en bateau sur st nazaire par l'autoroute de la mer nouvellement ouverte aux pélerins
par chance il y a un départ demain soir à 21h de gijon. réservations faites pour le bateau et le bus , nous déambulons dans les rues de st jacques surpris de ne pas rencontrer d'autres marcheurs , à croire qu'ils sont tous déjà repartis
comme nous sommes sortis de table à 17h , nous prenons un dernier verre et nous rentrons nous coucher car demain la journée sera longue

5.7.2011 melide - arca pedruzo 35,66 km en 8h16
glycémie à 0,77
réveil à 5h30 je crois que tout le monde est pressé d'en finir
nous attendons 6h que le café en bas du gîte ouvre afin de prendre un café avant de partir (petit jus d'orange,grand café,2 petits croissants, 3 gateaux secs pour 1,5 euros)
malheureusement , le petit crachin breton fait sa réapparition
tant pis il faut y aller et pour l'instant la cape n'est pas nécessaire, heureusement car en forêt nous rencontrons un marcheur dormant à la belle étoile
le chemin est super agréable même s'il faut monter et descendre sans arrêt et sous les arbres nous ne ressentons pas la pluie
hélas après la pause casse-croûte de midi (celle de 9h est déjà loin) il faut mettre la cape car la pluie augmente
lorsque nous arrivons au gîte prévu nous constatons qu'il est très isolé et sans possibilité de restauration
n'écoutant que notre courage (où notre faim future), nous rajoutons au moins 4 km de plus au compteur et ne regrettons pas notre choix
le gîte privé est super sympa , les patrons accueillent en priorité les marcheurs partis au moins de burgos (c'est-à-dire à 487 km d'ici) ce qui est un signe de reconnaissance de ce que nous avons fait
une musique de relaxation est diffusée en permanence et si internet est payant par contre le wifi est gratuit
j'en profite pour faire une dernière lessive en machine à laver suivie d'un passage en sèche-linge car le temps est trop humide pour que ça sèche dehors
le talon ne me fait pas trop souffrir (merci papige de t'inquiéter), le genou tient le coup (et moi aussi), le petit ongle noir est tout content d'arriver demain et peut-être même de rentrer à nantes
bref la santé est bonne, le moral est bon même si le fait de quitter le chemin ne va pas être simple mais enfin je ne peux pas y passer ma vie
il reste 17 km pour arriver à st jacques
ce soir dîner au restaurant et dernière nuit en gîte

4.7.2011 gonzar - melide 33,38 km en 8h37
glycémie à 1,36 peut-être normal vu le repas et les 10u d'insuline peut-être insuffisantes
démarrage dans la brume et le ventre vide car les deux restaurants du village sont encore fermés à 7h ; c'est curieux , à croire qu'ils n'ont pas besoin d'argent
heureusement la journée s'annonce belle et le chemin est plutôt plaisant bien que peu ombragé
à la pause casse-croûte je pense voir passer jacques mais toujours personne
le fait d'avoir fait 30 km hier m'a permis de distancer les nouveaux venus ce qui me convient bien car avec la fatigue accumulée j'ai du mal à accepter leur exhubérance d'autant plus que la plupart ne porte même pas leur sac à dos (facile !!!!)
je retrouve jacques à l'albergue municipal de mélide parmi les 140 marcheurs que peut contenir le gîte
je décide de refaire 30 km demain ce qui ne m'en fera plus que 20 pour arriver au but ultime et jacques a envie de faire pareil malgré sa première ampoule qui vient de se former comme quoi rien n'est gagné d'avance
le soir nous nous offrons un petit resto sympa où il y a autant de marcheurs que d'espagnols ce qui créé une ambiance sympa et l'assiette de poulpes au piment est vite avalée et suivie d'une part de tarte de santiago (nom très originale dans cette région)
de retour au gîte , nous constatons que la plupart des gens n'ont pas envie de se coucher
normal ils ne sont pas encore fatigués

3.7.2011 sarria - gonzar 30,73 km en 7h40
glycémie à 0,97 sans insuline
ce matin le ciel est gris avec un petit crachin breton (nous sommes en pays celte : ceci explique cela) mais je n'aurai même pas besoin de mettre la cape, juste la protection pour le sac à dos
jacques est déjà partit lorsque je me mets en route au milieu d'une multitude d'espagnols que nous ne voyions pas les jours précédents
il faut savoir qu'il suffit de faire les 100 derniers kilomètres pour avoir droit au diplôme (la fameuse compostella) et comme l'école est finie il y a beaucoup de familles avec enfants
une personne en recherche d'emplois sera d'autant plus facilement embauché que la compostella figurera dans son CV
pourquoi ai-je fait 1500 km alors que je n'irai même pas chercher ce beau papier rédigé en latin?
mon chemin sera dans la tête (et les pieds !!!) , les photos , les souvenirs et de toute façon je n'ai rien à prouver car c'est pour moi que je l'ai fait
lorsque j'arrive à gonzar, je n'ai pas rejoint jacques et je me dis que je vais finir le trajet tout seul
le gîte est sympa (14 lits dans le dortoir) et je retrouve beaucoup de têtes connues qui me signalent avoir vu jacques souffrir à l'entrée du village : bizarre que je ne le trouve pas
dîner dans le restaurant du village
plus que 80 km avant st jacques aussi je décide de refaire 30 km demain afin de pouvoir arriver mercredi 6
je crois décidement que mon anniversaire se fera à dinard et non à santiago

2.7.2011  fonfria - sarria  28,90 km en 7h50
glycémie à 0,97 avec 10u d'insuline
étape agréable avec des beaux chemins et seule la traversée de sarria est un peu longue mais l'albergue près de la sortie nous fera gagner du temps demain
courses au supermarché
je me fais cuire des oeufs durs pour demain et retrouve les 2 jacques pour dîner ensemble au restaurant
si le talon se fait oublier, car il cicatrise bien, le genou reste un peu douloureux malgré les séances de réflexothérapie que je lui fais mais c'est devenu supportable comme douleur
je suis le seul à avoir envie de faire 30 km demain mais maintenant que je suis si près du but j'ai envie de finir rapidement et j'envisage même de rentrer sitôt arriver à st jacques sans aller jusqu'à fisterra
cela fait maintenant 64 jours que je suis sur la route et j'ai envie de faire autre chose

1.7.2011 vega de valcarce - fonfria 25,42 km en 8h38
glycémie à 1,13 sans insuline
réveil vers 6h alors que nous avions prévu 5h pour partir plus tôt
ça veut dire que la nuit a été bonne : pas de douleur au genou!!!!
nous démarrons alors que le soleil est juste en train de se lever et commençons par la traditionnelle route avant de prendre enfin le chemin qui ne tarde pas à monter
nous sommes à 650 m donc un bon effort à faire avant d'arriver à 1300m mais la beauté des paysages dans cette lumière douce efface la difficulté
peu avant o cébreiro nous entrons en galice et à 10h15 nous entrons enfin dans le village
et là un sentiment bizarre m'habite pendant que les yeux me piquent
heureux d'être arrivé là mais ne voulant plus en repartir sachant qu'il ne reste plus que 6 étapes avant d'être à st jacques
je tourne ainsi pendant plus d'un quart d'heure dans le village avant de rejoindre jacques et de se décider à partir
pour moi une page du chemin vient d'être tournée et je pense que les prochains jours vont être vécus différemment
pour l'instant il faut continuer car il reste une difficulté à gravir (l'alto del poio à 1337m) et est-ce un effet de ce que je viens de vivre mais dans cette montée je souffre
plus tard jacques m'avouera qu'il a souffert lui aussi a dû s'arrêter deux fois (nous ne marchons pas toujours côte à côte)
avant d'attaquer la descente pour aller au gîte , nous nous offrons un repas au restaurant pour fêter cette journée
lorsque nous arrivons au gîte et que j'apprends à la patronne que je suis celte de bretagne , nous avons aussitôt droit à de la musique celte de galice
le soir dîner au gîte car il n'y a pas d"épicerie ni de restaurant sur place : soupe de lapin (avec morceaux de viande), pâtes au chorizo et tarte
st jacques n'est plus qu'à 140 km

30.6.2011 cacabelos - vega de valcarce 26,88 km en 7h02
glycémie à 1,03
cette nuit nous avons vraiment bien dormi et c'est à 6h45 que nous nous levons alors que presque tout le monde est déjà parti
même mitsuyo n'est plus là
beaucoup de chemin encore le long de la route avec un soleil très présent et très chauffant
j'en profite pour passer un coup de fil à gérard dit papige qui fête son départ en retraite aujourd'hui mais j'aurai bien aimé être là.enfin on pourra peut-être fêter ça plus tard
mes petites douleurs vont et viennent comme celles de jacques mais ne ralentissent pas notre progression
c'est marrant (enfin si on veut) mais dès que j'enlève la genouillère et que je m'allonge pour la sieste je ressents une grande douleur dans le genou et ce n'est qu'au bout de quelques heures qu'elle disparaît
voyant cela une roumaine m'explique des mouvements à faire au niveau des doigts de la main pour soulager mon genou
n'y croyant pas mais me disant que ça ne coûte rien , j'essaie son truc (ce n'est pas un truc me dit-elle mais de la réflexothérapie) et suis stupéfait du résultat . c'est peut-être une coïncidence mais j'ai beaucoup moins mal que les autres jours
et demain il vaut mieux être en forme car nous attaquons la dernière difficulté du parcours (l'o cebreiro à 1300m) puis ce sera la descente sur st jacques
au gîte rencontre avec une brésilienne, deux danoises et deux australiennes
dîner puis au lit de bonne heure

29.6.2011 molinaseca - cacabelos 24,28 km en 6h14
glycémie à 1,03 sans insuline
départ à 6h30 avec les 2 jacques
le jour se lève sur des paysages magnifiques car nous avons pris la variante pour ne pas avoir à longer la route nationale : cela ne nous fera que 2 km de plus sur la journée : peu de chose
arrivés à ponferrada nous allons voir le chateau des templiers evidement fermé à cette heure avant d'aller prendre un café
et au moment de repartir gros incident technique le lacet de ma chaussure gauche casse : un scandale pour des chaussures neuves achetées il y a 2 mois 1/2
grâce à un noeud rapidement exécuté, je fais la réparation nécessaire mais jacques tiens absolument à me donner un lacet neuf qu'il avait en secours
alors que l'autre jacques est parti devant , nous arrivons sans encombre à destination et là surprise : le gîte municipale est composé de box de 2 lits chacun et internet est gratuit !
mitsuyo arrivera à 15h45 en pleine chaleur soit 3h après nous.peu après, elle sera victime d'un malaise et il faudra l'intervention d'un médecin
nous traînons dans le village en attendant l'heure d'aller manger et tout en dégustant une bière jacques me fait part d'une nouvelle étonnante : nos poils ont repoussé au niveau des genoux
après dîner nous rentrons directement au gîte nous coucher pour être en forme demain car ce sera encore une étape de 25 km  

chaussettes japonaises anti-ampoules

28.6.2011 rabanal del camino - molinaseca 26,85 km en 7h33
glycémie à 0,80 sans insuline heureusement
départ à 6h comme prévu
il fait nuit et nous avons du mal à retrouver le chemin car le brouillard ne tarde pas à s'installer
pendant que les 2 jacques s'arrêtent prendre un café à foncedabon, village dont l'intérieur des bars est ultramoderne et la rue principale d'époque médiévale (rue en pierres roulantes), je continue vers la croix de fer où je ne tarde pas à arriver (1500m d'altitude)
j'accroche la coquille st jacques venue de dinard (merci à michel) au mât haut de 15,04m et dès que les jacques arrivent nous mémorisons cet instant
puis jacques apporte sa pierre à l'édifice et nous en gardons le témoignage photographique
alors que nous descendons, nous sommes enveloppés par un énorme nuage mais cela ne ralentit pas notre progression
juste avant d'arriver à molinaseca, la descente est impressionnante et rendue dangereuse à cause de beaucoup d'embûches
nous arrivons dans une très belle albergue privée (7 euros la nuit) où nous retrouvons mitsuyo et yumiko qui arrête le chemin demain à ponferrada
nous serons 10 dans la chambre
avec les jacques nous décidons de fêter ça en allant manger tous ensemble un poulet frites à 8 euros
nous prenons l'apéritif en buvant un verre de vin rouge et nous trinquons . comme elles nous demandent l'expression utilisée pour ça, nous répondons tous "tchin tchin" et là nos 2 japonaises éclatent de rire.
comprenez-vous le pourquoi de cet éclat de rire?
à la fin du repas, chacun évoque ce qui l'a marqué sur le chemin et lorsque c'est le tour de mitsuyo de parler celle-ci se met à pleurer ce qui entraîne des pleurs chez yumiko et nous nous restons là comme 3 grands couillons
puis yumiko nous explique que c'est la solidarité entre les gens qui l'a le plus émue
au moment de l'addition, le patron nous offre le verre de l'amitié et nous faisons beaucoup de photos souvenirs de cette soirée mémorable
l'addition resta inchangée malgré une bouteille de vin et une d'eau en supplément
vraiment une soirée à ne pas oublier